Prix du gaz : à quoi s’attendre ?

hausse prix gaz

La montée des prix de l’énergie est un vrai sujet d’actualité. La crise énergétique fait notamment écho avec l’approche de l’automne-hiver, période à laquelle la consommation est logiquement plus importante. Les hausses de prix impactent toutes les énergies : électricité, pellets… Prix du gaz : à quoi s’attendre ? Nos prévisions.

Le gaz, une ressource importée

La France a choisi de se consacrer uniquement à la production de gaz par méthanisation. Le gaz naturel, qui doit être extrait du sol, y est donc largement importé, pour la quasi-totalité de la consommation nationale.

Cette dépendance envers des pays tiers pour accéder à cette énergie ne donne pas un total contrôle des prix. La loi de l’offre et de la demande influe directement sur le cours du gaz.

Des stocks de gaz pour contenir les prix à moyen terme

Puisqu’elle ne produit pas son propre gaz de consommation, la France se voit donc dans la nécessité de stocker le gaz acheté aux pays étrangers.

Il s’agit d’anticiper d’éventuelles livraisons contrariées. Mais aussi d’anticiper les variations du prix de gaz.

Pour limiter la dépense et le coût de revient, les stocks sont constitués en été, lorsque la demande est moindre et les prix les plus bas. Les besoins en gaz sont plus forts en hiver, entamant alors le stock.

Le stock de gaz permet de passer un hiver sans pénurie, en répondant à la demande habituelle. Cela permet aussi de stabiliser le tarif du gaz pour le consommateur à moyen terme. À tout le moins pour les contrats règlementés.

S’agissant d’une ressource stratégique, le stockage du gaz et sa distribution sont réglementés par l’État. Les fournisseurs d’énergie doivent se positionner et respecter les capacités annuelles maximales qui leur sont attribuées.

Un bouclier tarifaire sur le gaz naturel

Les fluctuations sensibles des prix de l’énergie sur les marchés sont courantes. Mais c’est depuis 2020 que les tarifs du gaz évoluent à la hausse.

Un bouclier tarifaire sur l’énergie, dont le gaz naturel, a été mis en place par le gouvernement pour contenir les prix de l’énergie règlementée.

Celui-ci est entré en vigueur en novembre 2021, gelant le prix du gaz à son prix d’octobre 2021. Après avoir été plusieurs fois repoussée, son échéance est désormais prévue le 31 décembre 2022.

Les prix du gaz en forte hausse

Depuis 2020, le prix du gaz a subi une augmentation. Mais depuis novembre 2021, en raison du bouclier tarifaire sur le gaz naturel, ces hausses n’ont pas été répercutées sur les factures des consommateurs.

Mais la date d’échéance du bouclier tarifaire qui arrive à grands pas doit préparer les foyers à des hausses sensibles de leurs factures de gaz.

On estime que le tarif à la mi-2022 est supérieur de près de 48,7 % au prix pratiqué en octobre 2021, prix de référence du bouclier tarifaire énergétique.

Agir sur sa facture de gaz

Une facture de gaz est calculée à partir de plusieurs éléments. Certains entrainent des frais fixes et incompressibles, mais d’autres peuvent influer sur la facture énergétique d’un ménage (plus de détails ici).

Le type de contrat

Chaque ménage choisit librement son contrat à un service gazier.

Si la souscription a été faite avant 2019, il peut s’agir d’un contrat à tarif réglementé.

Pour les souscriptions postérieures à 2019 et les nouveaux contrats, il peut d’agir d’un contrat indexé sur les tarifs réglementés, d’un contrat indexé sur les prix de gros du gaz, ou bien d’un contrat à prix fixe.

Le type de contrat a donc une influence sur le prix payé pour avoir du gaz chez soi.

Le fournisseur de gaz

Plusieurs prestataires se partagent le marché de la distribution de gaz : l’opérateur historique et des fournisseurs de gaz alternatifs.

Chacun fixe ses propres tarifs en ce qui concerne le coût de l’abonnement. Le consommateur peut les mettre en concurrence pour trouver les meilleurs tarifs.

La consommation de gaz

Le montant de la facture de gaz est intrinsèquement lié à la consommation. Il s’agit d’une variable : plus du gaz est consommé, plus la facture grimpe ; et inversement.

La classe de consommation du gaz

L’usage qui est fait du gaz pèse plus ou moins lourd sur la facture.

Des tarifs différenciés sont appliqués selon que le gaz soit utilisé exclusivement à des fins de cuisson (classe de base) ; pour la cuisson et l’eau chaude sanitaire (classe B0), pour le chauffage, la cuisson et l’eau chaude sanitaire (classe B1), pour les immeubles en copropriété (classe B2i).

Le nombre de kWh de gaz consommé détermine la classe retenue par le fournisseur.

Les frais d’acheminement du gaz

Le gaz doit être acheminé des cuves de stockage jusqu’aux consommateurs. Chacun contribue, via son abonnement, au paiement des frais engendrés.

Sur une facture de gaz, ce coût est répercuté à la ligne ATRT, ATRD, ATTM ou ATS.

Les contributions et les taxes

Diverses contributions et taxes s’ajoutent au montant dû d’une facture de gaz : la Contribution Tarifaire d’Acheminement (CTA), la Taxe Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel (TICGN) et la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).

Les CTA et TVA ont des taux fixes, la TICGN est indexée sur le tarif réglementé et varie donc au fil du temps.

La zone d’habitation

Les tarifs du gaz diffèrent aussi selon la distance qui sépare le consommateur du centre de stockage. 6 zones sont découpées, avec donc 6 tarifs différents.

L’augmentation du prix du gaz est un sujet d’actualité, et la tendance haussière pour les mois à venir ne devrait pas s’inverser. Avec la fin annoncée du bouclier tarifaire, le consommateur doit s’attendre à voir ses factures de gaz augmenter. D’autres leviers, comme la révision du contrat ou une baisse de consommation, devront être actionnés pour amortir l’impact.

Article précédentPrix de l’énergie : comment contrôler ses dépenses énergétiques
Article suivantInsert à bois : ces avantages pour votre chauffage